Compte-rendu du colloque "Transferts culturels" - Semaine du Printemps 2021

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Pour la 5ème année consécutive, du 1er  au 5 février 2021, la Région Hauts-de-France, partenaire économique et culturel de provinces chinoises depuis plusieurs années, a tenu à célébrer le Nouvel An chinois. Cet événement a été organisé en partenariat avec l’Université d’Artois, l’Institut Confucius de l’Artois et la Mission Attractivité - Comité Régional du Tourisme et des Congrès. Tous les ans il représente une occasion pour renforcer un dialogue qui se situe de plus en plus sous le signe de l’interculturalité.

L’originalité de cette année consiste en avoir visé un objectif double, à la fois théorique et pratique. En effet, ce dialogue entre nos deux cultures a touché non seulement des thèmes propres aux sciences humaines, que ce soit dans le domaine du cinéma ou bien de l’histoire ou encore de l’opéra, mais il a intéressé également de près la sphère économique. Cinq jours de rencontres, du 1er au 5 février 2021, tenues sous forme de webinaires compte tenu de la crise sanitaire, qui ont constitué un vrai pont d’échange entre universitaires et entrepreneurs.

Ces deux volets se sont enchevêtrés surtout lors de la conférence interculturelle " La France et la Chine face aux nouveaux enjeux : les Nouvelles Routes de la Soie ".  Les interventions de Luisa Prudentino et de Jin Siyan ont concerné la diversité des territoires intéressés par le projet des Nouvelles routes de la Soie, respectivement du point de vue du cinéma et des enjeux géographiques et politiques.  Le cinéma est par excellence ce miroir de l’altérité qui nous habite. Il nous rappelle à juste titre que l’interculturalité ne rapproche pas uniquement des communautés assurées de leur identité respective, mais traverse aussi les individus eux-mêmes.  Alors, plus que le regard européen vis-à-vis des pays de la Route de la Soie, est examiné dans cette intervention le regard que l’individu réussit à porter sur soi-même suite à l’impact avec la multiplicité des univers culturels avec lesquels il rentre en contact. Ainsi, en ce qui concerne la Chine, pays-phare du projet pharaonique One belt, One road annoncé pour la première fois en 2013 par Xi Jinping, est analysé le rapport entre les Chinois Han et non-Han à travers le film Les cinq fleurs d’or (Wu duo jinhua, 1959).  Encore plus complexe l’altérité présente au Kirghizistan et par conséquence, dans son cinéma.  Le Kirghizistan est une région qui depuis toujours a été confrontée à différentes sortes d’altérité. La mise en valeur économique de la région a toujours supposé la coexistence de deux modèles d’exploitation optimale des espaces : le modèle sédentaire des cultivateurs-marchands, d’une part, et le modèle nomade des pasteurs transhumants de l’autre.

Dans cette perspective, chacun est l’Autre de l’Autre, indispensable, complémentaire, que l’on méprise, que l’on jalouse pour ses richesses d’une part, sa liberté présumée d’autre part, mais que l’on craint dans tous les cas, où l’on s’en méfie. Il y a donc comme une sorte de crainte, de suspicion presque vis-à-vis de l’Autrui. Pour illustrer son propos, Luisa Prudentino a choisi des images de deux films de deux époques différentes : Le premier Maître, d’Andreï Kontchalovski, tourné en 1965, et Le Singe, d’Aktan Abdykalykov, plus contemporain car filmé en 2000, notamment quelques années après l’indépendance et l’introduction de la culture de masse, ce nouvel …  Autre qui vient se mélanger à une diversité déjà riche et complexe.   

 Ce genre d’interculturalité apparait encore plus évidente dans le film Kandahar du cinéaste iranien Mohsen Makhmalbaf (2001), où une rencontre culturelle s’opère dans le personnage même de Nafas, protagoniste à l’identité double qui assume sa culture afghane (orientale) et sa culture canadienne (occidentale). Et en ayant fait l’expérience de l’altérité en allant ailleurs, elle peut mieux comprendre les femmes restées en Afghanistan et par réflexe, elle-même, ainsi que les raisons qui l’ont amenée à partir et celles qui la ramènent à nouveau à Kandhar.

Tous ces territoires, par rapport au projet One Belt, one Road, sont unis entre eux et à la Chine par au moins cinq aspects stratégiques, comme l’ a bien souligné Jin Siyan lors de son intervention; en effet, outre le lien géographique et transculturel déjà évoqué, il existe entre eux un lien économique très fort, l’évidence d’être une source d’approvisionnement en énergie et en ressources naturelles et in fine la certitude d’être également chacun l’un des principaux marchés d’exportation pour la Chine ainsi que l’une des principales destinations pour leurs investissements.

 Un lien transculturel important est représenté par le groupe constitué de l’Azerbaïdjan, la Géorgie, l’Arménie, l’Ukraine, la Biélorussie et la Moldavie.  Ces pays en effet sont liés aussi bien à l’Europe qu’à l’Asie. Il est vrai qu’ils occupent actuellement une place assez secondaire dans le projet mais cette place pourrait devenir déterminante à l’avenir au niveau des relations diplomatiques et de la coopération avec l’Est, grâce justement à la proximité de ces pays aussi bien avec l’Occident qu’avec l’Orient. Un discours à part mérite la Russie. Elle entretient des relations étroites avec la Caucase et l’Asie de l’Ouest. Etant un pays traversé par la Route de la Soie, même si partiellement, la Russie fait potentiellement partie aussi de ce projet, tout en représentant elle-même un centre régional indépendant. One Belt, one Road ne peut ne pas prendre en compte l’importance stratégique du facteur russe puisque ce dernier représente une connexion importante, du point de vue stratégique, à l’Eurasie économique.  

L’importance stratégique des capitales de l’Ouest a été soulignée également par Vincent Perrin qui, lors de ses derniers voyages, en passant par certaines d’entre elles, a pu constater personnellement à quel point les investissements chinois y sont présents et parfaitement identifiés comme faisant partie prenante du projet. L’aspect transculturel est particulièrement évident dans le double axe qui caractérise le projet : celui de la Méditerranée, notamment en Grèce et celui de l’Europe de l’Est (la Baltique, en passant par la Hongrie et jusqu’aux Balkans). A’ ces projets, particulièrement nombreux dans les secteurs portuaire et ferroviaire, s’ajoute le développement de services logistiques qui vont jusqu’en Allemagne, Italie, Espagne, France et qui permettent de relier l’Europe à la Chine en passant par une voie ferroviaire.

Si l’esprit transculturel est si profondément ancré dans ce projet, c’est sans doute parce que les Routes de la Soie sont aujourd’hui considérées comme un nouveau récit de civilisation qui trouve ses origines dans un passé lointain.  Ce point n’a d’ailleurs pas échappé à Emmanuel Macron lors de son voyage en Chine en 2018. En effet, à cette occasion, et précisément à Xian, le Président a rappelé pendant environ une heure l’importance des Routes de la Soie en citant Victor Segalen (« l’odeur fade et riche des siècles enfouis ») et en soulignant comment déjà à l’époque ce projet de toute puissance s’adressait à l’Occident et notamment à l’Europe. C’est un univers de voyages qui nous fascine depuis très longtemps, un univers « de voyages et non pas de guerres », a souligné  M. Perrin, un univers qui existait même avant la découverte de l’Amérique par Christophe Colombe. Macron a d’ailleurs cité également Marguerite Yourcenar qui, dans son « Mémoires d’Hadrien », en référence aux Routes de la Soie, parle « des mots, des pensées et des coutumes qui peu à peu s’emparaient du globe plus sûrement que des légions en marche » ; il était question donc déjà à l’époque d’une offre de paix par le commerce et non pas une offre qui aurait pu déboucher sur un conflit. Encore aujourd’hui les Routes de la Soie répondent à un impératif de curiosité, de redécouverte de civilisations qu’il faut réussir à faire émerger derrière la situation de pauvreté dans laquelle des siècles de guerre les ont réduites.  Voilà pourquoi, d’après Vincent Perrin, le projet One belt, one Road, représente une fois de plus un enjeu important pour l’Europe ainsi que l’opportunité pour elle de se présenter à la Chine comme un partenaire uni et apporter de ce fait aux demandes chinoises une réponse unie et coordonnée. Car ce qui compte, c’est que ces routes soient les routes de l’intelligence et non pas de l’hégémonie ; elles doivent respecter l’engagement climatique pris aussi bien par l’Europe que par la Chine et doivent permettre un développement équilibré de l’économie.

Enfin, ce projet est surtout une invitation à l’Europe à être plus présente, à développer sa propre initiative de collectivité en coopération et coordination avec l’offre chinoise. Et également une invitation aux jeunes européens à apprendre non seulement le chinois (un défi qui en France a été relevé avec succès) mais également d’autres langue rares telles que le russe et le persan, qui incarnent l’esprit du commerce et de découverte de façon à permettre à l’Europe d’être partie prenante de cette belle expérience transculturelle.

Et à propos d’expérience transculturelle, Gianpaolo Camaggio en illustre une très intéressante grâce à une confrontation sino-italienne dans le domaine des relations commerciales et économiques. Les perspectives de ces deux pays sont comparées dans l'analyse de diverses questions, du cadre du système juridique à la gestion du personnel, en passant par les différences linguistiques et culturelles. Une étude réalisée en Italie en 2018 a mis en évidence les points perçus comme problématiques par les petites et moyennes entreprises italiennes dans leur relation avec la Chine.

 Il s’avère que des sujets traditionnellement sensibles pour les investissements étrangers tels que la propriété intellectuelle, le protectionnisme, l'absence d'État de droit et la distance géographique, ne sont pas les aspects les plus rudes. En effet, étonnamment, ce sont plutôt les aspects culturels et linguistiques qui constitueraient aux yeux de ces entreprises les obstacles les plus importants. En ce qui concerne les barrières linguistiques, l'investisseur italien se plaint que son homologue chinois ne parle pas anglais et vice-versa, les Chinois trouvent que les Italiens non seulement ne parlent pas le chinois mais ne s’expriment pas clairement en anglais non plus. Mais les problèmes de communication ne se rencontrent pas seulement au niveau de la langue, mais plus profondément au niveau des différences culturelles, des méthodes de raisonnement différentes.

 D’après Camaggio, la bonne approche se situe au milieu et l’expérience acquise dans de tels contextes interculturels peut certainement être importante pour tirer profit des nouvelles opportunités qui se présentent aux entreprises européennes avec des partenaires chinois. Cette opportunité est offerte aujourd’hui par le développement de relations commerciales avec la Chine dans les pays tiers le long des Nouvelles Routes de la Soie. En effet, la capacité à surmonter quelques problèmes critiques en Chine ouvre la possibilité d'acquérir les connaissances indispensables pour collaborer activement avec les entreprises chinoises dans d'autres pays du monde et promouvoir une croissance forte, durable et inclusive dans l'économie mondiale. Par conséquent, les entreprises européennes devraient utiliser leur esprit civique pour adopter une approche respectueuse des aspects interculturels à l’intérieur des relations économiques. A ce propos, les Nouvelles Routes de la Soie doivent être un terrain fertile pour promouvoir non seulement l'échange de marchandises, mais aussi de compétences, d'idées et de solutions afin de résoudre des problèmes communs et de collaborer à des projets futurs.

Il est indéniable que la pandémie qui nous a frappés a remis en question notre mode de vie et nous a fait prendre conscience que nous ne pouvons pas penser à faire face à des menaces communes dans un monde divisé. Les peuples d'Europe et de Chine partagent la même sensibilité face à certains aspects fondamentaux des relations humaines. C’est pourquoi les opportunités commerciales qui se présentent aujourd'hui, tant en Chine que tout le long des nouvelles routes de la soie, sont en fait une opportunité de coopération gagnant-gagnant (win win) qui nous conduira, mutuellement, non seulement à devenir plus riches mais aussi à créer ensemble un meilleur avenir pour l'humanité.

Tout cela suppose, entre autres, des conditions optimales pour une bonne communication. Cela n’est pas impossible puisqu’à l’ère digitale, les entreprises mondiales disposent désormais de divers moyens pour pouvoir communiquer rapidement et aisément entre elles.  A ce propos, lors de cette semaine d’échanges, une rencontre sous forme d’atelier a été consacrée à l’utilisation de WeChat : « Créer et animer un compte WeChat : règles et usages ».  WeChat est la plateforme sociale développée par la société chinoise Internet Tencent. Elle permet aux utilisateurs d’envoyer des messages textuels et vocaux, de partager des vidéos et images, ou de faire les appels audio et vidéo à leurs contacts. Il est également possible de faire des vidéoconférences, des discussions de groupe entre plusieurs personnes.

Jérémie Forquin, directeur des services de communication numérique à l'Agence française des affaires et des investissements, avec son collègue Li Hong, depuis Pékin, ont présenté les particularités des environnements Internet et des réseaux sociaux en Chine, puis ont évoqué le contexte d’utilisation des applications logicielles sociales. WeChat est classé et comparé aux principaux réseaux similaires du monde, tels que Facebook et Twitter. C’est pourquoi la Région Hauts-de-France et l'Institut Confucius d’Artois espèrent que la population locale française rejoigne ce réseau social qui peut s’avérer très utile pour surmonter les barrières culturelles.

Au vu de ces interventions, nous constatons que les relations commerciales entre l’Europe et la Chine voient aujourd’hui de nouveaux facteurs qui les caractérisent ; deux d’entre eux ont particulièrement frappé mon attention : l’accroissement de la valeur commerciale des connaissances et l’émergence d’une nouvelle forme de développement fondé sur le capital intellectuel. Une collaboration plus étroite entre la théorie et la pratique telles que nous les avons évoquées au début, se révèle être aujourd’hui un enjeu prioritaire pour les entreprises qui veulent approcher le marché chinois sous ses différentes formes. Cette collaboration se traduit par des formes variées de communication interculturelle qui exercent une influence décisive sur les activités économiques, influence positive quand les relations transculturelles se trouvent dans l’état d’intégration, ou qui prend la forme d’un obstacle quand ces relations sont en conflit.

De l’importance de tous ces facteurs s’est occupée la Journée économique Export, organisée avec le concours de Business France Chine et de la Team Haut-de-France Export, et qui puisque a mis à l’honneur la province du Zhejiang, partenaire de la Région. Les témoignages et les retours d’expériences des entreprises locales implantées en Chine convergent tous sur un point : l’innovation technique et sa dissémination ne constituent pas une opération seulement technique ou commerciale, elles sont toutes liées à un contexte interculturel parce qu’elles se nourrissent d’une multitude de savoirs beaucoup plus étendus que ceux définis par la seule technologie. Les entreprises françaises en Chine font face en effet à un environnement sans cesse évolutif qui comporte des exigences toujours nouvelles. De ce fait, les expertises en management, les conseils en organisation d’équipes ont pris le relais des transferts de technologie et viennent rappeler le contexte plus large dans lequel s’effectuent désormais les négociations, à savoir en passant d’abord par un apprentissage interculturel qui génère des approches nouvelles telles que la curiosité, l’absence de peur et un vrai désir de s’ouvrir à l’Autre. La collaboration avec la Chine, que ce soit pour le One Belt, one Road ou un autre projet, passe par l’importance majeure de connaitre sa culture afin d’élaborer des stratégies commerciales dans le respect de la mentalité chinoise. Et vice-versa.  

La conclusion des acteurs de cette journée fut que pour parvenir à l’intégration interculturelle sino-françaises, les industriels et entrepreneurs qui prennent part aux activités d’échanges économiques commerciaux doivent se familiariser avec les cultures des deux pays et rechercher des points communs tout en laissant de coté les divergences. Ils doivent donc tolérer, respecter la culture de leurs partenaires, voire même s’y adapter.

Ce n’est donc pas étonnant que les autres rencontres de cette semaine digitale furent toutes de nature culturelle, l’objectif fondateur étant l’apprentissages des codes culturels chinois dans ce qu’ils ont de différent par rapport aux nôtres : cinéma, art, opéra… D’après Luisa Prudentino, le cinéma chinois a une vraie nature transculturelle puisque en associant, dès sa naissance, l’opéra, à savoir sa tradition culturelle la plus profonde, aux techniques emportées de l’Occident, il a su créer les prémices d’un style tout à fait moderne et éclectique. 

L’opéra ne pouvait donc pas manquer dans une semaine si dense, et quel meilleur moyen de lui rendre hommage que celui de montrer le superbe Pavillon aux pivoines, l’œuvre la plus célèbre écrite pour l’opéra de kun, la plus ancienne forme d’opéra chinois qui soit encore jouée aujourd’hui ?  Superbement interprété par l’actrice Shan Wen, qui a remporté le China Theatre Plum Blossom Award (la plus haute récompense théâtrale en Chine), et par l’acteur Shi Xiaming, vainqueur du prestigieux prix Magnolia, Le Pavillon aux pivoines a ravi le public dont le seul regret fut de ne pas pouvoir assister en directe aux performances de ces deux grands artistes.

Ont clôt cette semaine intense, une visite virtuelle de la Cathédrale Notre-Dame d’Amiens ainsi que du domaine de Chantilly et la projection du beau documentaire Les oubliés chinois de la Grande Guerre, du réalisateur Régis Prévot.  Ce documentaire retrace l’histoire de quelques 140 000 chinois débarqués en France dès 1917 pour aider à l’effort de guerre d’un pays qui leur était inconnu. L’aide qu’ils ont apportée est indéniable mais demeure peu connue. Un travail de mémoire en l’honneur de ces grands oubliés de l’histoire s’imposait.  La projection de ce documentaire était organisée en partenariat avec l’Université Littoral Côte d’Opale et l’Association Amitiés et Coopération entre les Hauts-de-France et la Chine.

Cette semaine constitue indéniablement les prémisses d’une théorisation des pratiques interculturelles dans la relation Chine/Occident. Toutes les interventions ont mis en évidence que les obstacles à la compréhension d’une autre culture proviennent d’abord des façons différentes d’exprimer le même monde, et ensuite des façons différentes de nommer des mondes hétérogènes de l’expérience humaine. La divergence est seulement l’un des cotés de le la transculturalité, l’autre, le plus important, est la convergence, qui constitue une condition fondamentale du dialogue entre les différents pays. L’important est de faciliter, pour les entreprises comme pour tous les individus, en particulier les étudiants, le rapprochement et le contact nécessaires des deux cultures, afin que les cadres d’entreprise et les étudiants aient l’occasion de d’appréhender la culture étrangère telle qu’elle se présente dans la vie de tous les jours et qu’ils puissent l’observer et la respecter.

Tout cela nous mènera à la découverte des rapports quotidiens entre la communication, les facteurs sociaux et les modes de pensée des êtres humains.  Et surtout, l’initiation à la culture et à la civilisation d’un autre univers poussera en avant la recherche du savoir et la réalisation constructive du dialogue sur le plan interculturel.  Nous avons tous intérêt à le souhaiter et à le concrétiser.